Usages des semblants en institution

Le thème de travail du pôle de Rennes de l’ACF en VLB pour l’année 2022-2023 porte sur la théorie du semblant chez Lacan. Le bureau de Brest-Quimper a souhaité aborder ce concept à partir de ses usages dans la pratique clinique en institution. Éric Zuliani, psychanalyste et Président de l’École de la Cause freudienne, est leur invité.

Argument

Une institution – ce qui s’y effectue: séance, atelier, classe, réunion, etc… – repose sur des discours à partir desquels des paroles s’échangent entre ceux qui la composent. En somme, une institution, c’est l’institution d’un lien social pour des sujets pour qui ce lien est mis à mal voire défait. C’est donc par les semblants de la structure du langage que les praticiens opèrent.

Ces semblants ne sont pas des faux-semblants qu’il s’agirait de dénoncer ou de déconstruire. Ils sont utiles dans le travail en institution, mais à la condition qu’impasse ne soit pas faite sur le réel auquel ont affaire les sujets accueillis comme les praticiens.

Un usage des semblants orienté par le réel permet de rouvrir pour chacun, le champ freudien, c’est-à-dire le champ de l’inconscient réel. Ce champ est l’envers de la vie contemporaine où toute approche de la jeunesse se résume à l’observation des comportements référés au tout neuro et à leur traitement par une éducation réduite à l’apprentissage. Au-delà des comportements, il s’agit de deviner les peurs, de cerner l’angoisse et de construire le symptôme.

Éric Zuliani