Cet instant qui nous échappe

Argument

Ce qui ne peut se capter dans l’instant, il faut le mettre en scène – peut-être est-ce même la source et la justification de la fiction cinématographique : telle est l’hypothèse du critique et enseignant de cinéma Jean-François Buiré, notre invité pour la première partie de cette matinée de travail. Partant de propos du cinéaste allemand Fritz Lang (« Cet instant qui nous échappe, voilà mon obsession, il est si facile à la faveur d’un de ces instants de devenir un criminel »), il nous propose de revenir sur quelques extraits de films choisis pour aborder la question de la maîtrise. Car le cinéma, même celui des plus grands « maîtres », témoigne n’être pas qu’une affaire de contrôle narratif et esthétique, sa grandeur consiste parfois à laisser place au lâcher-prise, et / ou à tenter de l’exprimer. Dans la seconde partie de cette journée de travail, Gérard Wajcman, psychanalyste, membre de l’E.C.F. et de l’A.M.P., auteur de nombreux ouvrages traitant de la place du regard et de l’objet à notre époque dont L’œil absolu, L’objet du siècle, Les séries, le monde, la crise, les femmes … présentera sa lecture de « cet instant qui nous échappe » en le rapportant au champ de la psychanalyse dans son rapport à la question de l’acte. « L’acte, quel qu’il soit, c’est ce qui lui échappe, qui est important. Et c’est bien aussi le pas franchi par l’analyse, dans l’introduction de l’acte manqué comme tel, qui est après tout le seul que nous sachions qu’à coup sûr, il est réussi. »

Discutant.e.s : Véronique Voruz & Jocelyne Huguet-Manoukian, membres de l’ECF et de l’AMP, François Georges, membre de l’ACF en Rhône-Alpes.