L’École, la femme, le Juif

Dans le cadre du Campus de l’ECF, Sarah Abitbol, psychanalyste, membre de l’ECF et de l’AMP, dépliera des concepts psychanalytiques en lien avec le thème.

Argument

La psychanalyse enseignée par (la logique de) l’antisémitisme

Réfléchir à l’antisémitisme d’un point de vue psychanalytique, tel un symptôme à déchiffrer, nous amène à travailler quelques concepts majeurs de la psychanalyse. En 1939, Freud publie L’homme Moïse et la religion monothéiste1Freud S., Œuvres complètes, XX, 1937-1939, Paris, PUF, 2010.,malgré les menaces, les insultes et mises en garde de collègues et de proches. C’est dans ce livre qui le tourmente « comme un esprit non exorcisé2Ibid., p. 182.» qu’il est à la recherche des causes de l’antisémitisme. Lacan dira à ses élèves : « je crois que, pour un auditoire de gens comme vous, psychanalystes à quatre-vingts pour cent, vous devez savoir par cœur ce livre3Lacan J., Le Séminaire, livre VII, L’éthique de la psychanalyse, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1986, p. 203.». Ce livre est pour lui le plus important de Freud sur l’éthique de la psychanalyse.

Dans un premier temps, nous reprendrons la lecture du Moïse en nous appuyant sur celle de Lacan. Nous verrons en quoi ce livre à travers les concepts qu’il aborde est la démonstration de ce qu’est la psychanalyse.   Dans un deuxième temps, nous montrerons en quoi l’abord de la logique de l’antisémitisme enseigne sur la question de la féminité et sur ce qu’est une École de psychanalyse. Le texte de référence sera la « Proposition du 9 octobre 1967 sur le psychanalyste de l’École4Lacan J., « Proposition du 9 octobre 1967 sur le psychanalyste de l’École », et « Première version de la Proposition du 9 octobre 1967 sur le psychanalyste de l’École », Autres Écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 575-591.», où Lacan établit un lien entre la femme et le Juif. Il souhaite alors une École de psychanalystes qui échapperait au modèle de la ségrégation. Sa réponse à la ségrégation, au « tout » limité de l’universel est le « pas-tout » illimité – principe féminin. Une réponse trouvée dans l’existence des Juifs, qui sont hors de l’universel.

Il n’y a pas en effet un Juif semblable à un autre Juif – il faut les prendre un par un. Pourtant, ils forment un groupe, une collectivité. Aussi, comment concilier ce principe de « communauté » et la logique du pas-tout ? Tel est au fond qu’éclaire Lacan dans ce texte que nous nous proposons d’étudier au regard de l’actualité.

  • 1
    Freud S., Œuvres complètes, XX, 1937-1939, Paris, PUF, 2010.
  • 2
    Ibid., p. 182.
  • 3
    Lacan J., Le Séminaire, livre VII, L’éthique de la psychanalyse, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1986, p. 203.
  • 4
    Lacan J., « Proposition du 9 octobre 1967 sur le psychanalyste de l’École », et « Première version de la Proposition du 9 octobre 1967 sur le psychanalyste de l’École », Autres Écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 575-591.

Date et heure

Le ,

Lieu

École de la Cause freudienne
1 rue Huysmans
75006 Paris
Et en visioconférence.

Autres informations

8 dates. Les lundis.
2023 : 02/10, 06/11, 04/12.
2024 : 08/01, 05/02, 04/03, 06/05, 03/06.

 

Tarif

Sur place : gratuit, sur inscription préalable à  local@causefreudienne.org
Visioconférence par Zoom : sur abonnement 80€.

Inscription

https://events.causefreudienne.org/enseignements-ouverts/176-e2-l-ecole-la-femme-le-juif.html

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Organisation

Télécharger le programme du Campus de l’ECF 2023-2024

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