Quand l’inconscient freudien devient lacanien

Dans le cadre du Campus de l’ECF, Guy Trobas, psychanalyste, membre de l’ECF et de l’AMP, dépliera des concepts psychanalytiques en lien avec le thème. Il s’agit d’un enseignement d’introduction à la psychanalyse.

Argument

Mais oui, les signifiants nouveaux n’échappent pas à l’usure, notamment quand leurs circulations ronronnent dans un groupe, voire pénètrent le discours commun. Que reste-t-il à présent, dans le discours courant, du signifié originel du trauma selon Freud ? Proche de la fin de sa vie, Lacan nous avait averti de cet amortissement s’agissant de ses propres signifiants. Mais c’est aussi ce qu’il avait dénoncé, près de trente ans plus tôt, à propos de ceux, subversifs, de Freud.

Nous la connaissons sa réponse à ce destin, funeste pour la psychanalyse, de ses signifiants : c’est son « Retour à Freud ». Il nous en donne même la méthodologie dans son rapport de Rome, avec cette « tâche de dégager dans des notions qui s’amortissent dans un usage de routine, le sens qu’elles retrouvent tant d’un retour sur leur histoire que d’une réflexion sur leurs fondements subjectifs¹Lacan J., « Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 240.».

Cette tâche sera la nôtre concernant le signifiant lacanien de « l’inconscient structuré comme un langage ». Si Lacan en a forgé le statut conceptuel, il a aussi reconnu que sa notion était déjà clairement saisissable chez Freud dans ce qu’il a regroupé sous le terme de « formations de l’inconscient » (mot d’esprit, acte manqué, oubli et rêve). En réalité, c’est près de dix ans auparavant que Freud, dans les Études sur l’hystérie,fait ce pas décisif à propos du symptôme. Comment ? En s’extrayant de la philosophie associationniste et de son impact idéologique au XIX^e siècle. C’est le pas à pas de Freud dans cette extraction que nous suivrons afin de contribuer au tranchant du concept de Lacan.

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  Lacan J., « Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 240.