« Un lieu pour écrire la formule de sa vie »

Philippe Lacadée, riche de son expérience de clinicien, que l’on retrouve dans ses nombreux ouvrages de clinique psychanalytique, nous fait découvrir la fonction de l’écriture à partir d’une lecture passionnante et enseignante d’auteurs comme Robert Walser¹Lacadée P., Robert Walser Le promeneur ironique, Éditions Michèle, 2022.ou François Augiérias²Lacadée P., François Augiérias L’homme solitaire et la voie du réel, Éditions Michèle,2016.. Psychanalyste et lecteur, il effectue un nouage entre littérature et psychanalyse. Il devient passeur d’écriture pour nous faire entendre la langue particulière de ces écrivains.

Ce travail permet de saisir la fonction de l’écriture pour certains sujets, au un par un, qui enseigne la psychanalyse dans sa praxis, nous rappelant ainsi ce que Jacques Lacan reprendra chez Freud, « qu’en sa matière, l’artiste toujours le précède et qu’il n’a donc pas à faire le psychologue là ou l’artiste lui fraie la voie³Lacan J., Autres écrits, Seuil, 2001, p.192..»

Philippe Lacadée montre comment, pour certains sujets, l’écrit peut faire symptôme et border un vide, un réel, un « trou impossible à cerner autrement⁴Lacadée P., L’éveil et l’exil, Enseignements psychanalytiques de la plus délicate des transitions : l’adolescence, Éditions Cécile Defaut, Nantes, 2007, p.89.». Tel cet impossible qui pousse Arthur Rimbaud à l’écriture afin de « trouver une langue par l’écriture en cherchant le lieu et la formule ⁵Ibid., p 90.».