Argument
Risquons un syntagme : une-femme-en-analyse. Comment rendre compte de ce qui signifie dans l’expérience analytique la grande difficulté pour faire déconsister le rêve que La femme existe – croyance coriace particulièrement difficile à entamer ? L’hystérique se défend farouchement car elle est « intéressée, captivée par la femme1Lacan J., Le Séminaire, livre XVI, D’un Autre à l’autre, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 2006, p. 387.». Jalousie, mensonge, égarement, combien de manières de délirer pour donner une solidité à La femme ? Le fantasme féminin « s’avère davantage être fantasme de l’Autre2Miller J.-A., Comment finissent les analyses. Paradoxes de la passe, Paris,Navarin éditeur, 2022, p. 191.». Comment rendre compte de la particularité de la traversée du fantasme au féminin ?3Bosquin-Caroz P., « Féminité – Impasses et passes », Quarto, n° 123, 2019, p. 64.
Le ravage chez une femme concerne la lalangue qui déglingue et « ses effets de jouissance dans le corps4Miller J.-A., Un réel pour le XXIe siècle. Scilicet, Coll. Rue Huysmans, 2013, p. 25.». La mère et lalangue ne sont pas la même chose. Les conséquences de ce qui se brouille entre la mère et lalangue dans le rapport à l’amour sont radicales. Être tout pour l’Autre, que l’Autre soit tout, être Un avec l’Autre sont des versions érotomaniaques de l’amour. Le « maintien de l’image narcissique5Lacan J., « Hommage à Marguerite Duras, du ravissement de Lol V. Stein », Autres Écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 195.» des amants est autant captivante que source d’une douleur singulière et sans bord. Le narcissisme est récalcitrant car l’enjeu est de « faire « être » du manque à être6Miller J-A., Comment finissent les analyses…, op. cit., p. 191.».
Lacan a fait appel au poète : une femme « n’est pas contenue dans la fonction phallique sans pour autant être sa négation. Son mode de présence est entre centre et absence7Lacan J., Le Séminaire, livre XIX, …ou pire, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 2011, p. 121.». Nous chercherons à témoigner de la manière dont une femme a quitté l’assurance phallique d’une langue militaire pour se déplacer vers la maniabilité d’un tré. « Ne donnons pas à la femme une essence – dont la fin de l’analyse donnerait la quintessence !8Lysy A., « La passe et le féminin », Quarto, n° 123, 2019, p. 64.», note Anne Lysy. Il est toujours question d’un a-juste-ment permanent, d’une mobilité. L’usage du sinthome est en jeu. De l’accélération à l’élan, un décalage minimal a modifié à jamais le rapport à la jouissance, il est possible d’en dire un bout. Pas de lecture d’une-femme-en-analyse sans en passer d’abord par une écriture avec des « tré ».
Date et heure
Le ,
Lieu
École de la Cause freudienne
1 rue Huysmans
75006 Paris
Autres informations
Deux formules :
Gratuit sur inscription préalable à: local@causefreudienne.org
En visioconférence : 10€
Attention : le nombre de places en présence et en visioconférence est limité.
Tarif
Inscription
https://events.causefreudienne.org/enseignements-ouverts/198-les-conferences-des-analystes-de-l-ecole.html