Partitions de l’amour

L’ACF-Belgique et le Kring voor psychanalyse organisent une conversation clinique avec la participation de Omaïra Meseguer, psychanalyste, membre de l’ECF.

Argument

« Nous ne sommes qu’un. Chacun sait bien sûr que ce n’est jamais arrivé entre deux qu’ils ne fassent qu’un, mais enfin nous ne sommes qu’un. C’est de là que part l’idée de l’amour. C’est vraiment la façon la plus grossière de donner au rapport sexuel, à ce terme qui se dérobe […], son signifié.1Lacan J., Le Séminaire, livre XX, Encore, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Le Seuil, 1975, p. 46.» L’amour permettrait de voiler le non-rapport, il serait une façon de ne pas se confronter au chaos du rapport sexuel en y apportant un semblant d’harmonie.

Si dans son Séminaire L’Angoisse, Lacan pouvait affirmer que « seul l’amour permet à la jouissance de condescendre au désir2Lacan J., Le Séminaire, livre X, L’Angoisse, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Le Seuil, 2004, p. 209.», qu’en est-il aujourd’hui, à l’heure où tomber amoureux semble attiser toutes les prudences et atteindre le paroxysme de l’intimité ? Faisons-nous encore aujourd’hui le pari de l’amour et de ses partitions pour tenter d’atteindre cette harmonie dont la cible sera toujours ratée ? Ou l’amour se pare-t-il d’une idéalisation forcément désillusionnante ? « Mis en place de vérité, l’amour déçoit vite, il a du mal à résister au couple 3Chiriaco S., Variations sur l’amour, https://www.lacan-universite.fr/wp-content/uploads/2017/04/02-Ironik23-S-CHIRIACO-Nantes-DEF.pdf».

L’engagement dans l’amour souffre d’exil là où les rapports de jouissance des corps vont bon train. « Avec le renversement actuel, on jouit d’abord, on court-circuite le désir et il reste à aimer 4Ibid.». Non sans les ravages que l’on connaît. Comment expliquer cela ? Par une croyance ineffable à la jouissance sexuelle qui se passerait de l’amour, toute occupée qu’elle est à itérer et rater ? La jouissance des corps répondrait à l’injonction d’un bien-être, une course au bonheur des corps qui ne souffrirait d’aucun questionnement : le rapport sexuel serait-il une simple duperie qui ne mérite plus que l’on s’y arrête, pas même via l’amour ? Or s’il y a de toute façon ratage car il n’y a pas de rapport sexuel, comment distinguer ces deux formes de ratage ?

Nous constatons par ailleurs que l’amour, en brillant par son absence, reste au centre de l’équation, comme un horizon lointain.  Serait-ce la perte de jouissance qu’engendre l’amour qui rebuterait les tourtereaux modernes ? L’amour requiert en effet un certain consentement au manque dont on peut se demander si dans la clinique contemporaine, il fonctionne encore comme un levier ou s’il est plutôt un trou à éviter à tout prix. Nous en interrogerons les conséquences dans les cures dont le cœur du processus est précisément porté par l’amour de transfert. Le trajet d’une analyse permet de toucher à la dysharmonie du rapport sexuel, seul point à partir duquel il peut y avoir rencontre : « la rencontre des symptômes, des affects, de tout ce qui chez chacun marque la trace de son exil, non comme sujet mais comme parlant, de son exil du rapport sexuel 5Lacan J., Le Séminaire, livre XX, Encore, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Le Seuil, 1975, p. 46. »

Quelles partitions joue aujourd’hui l’amour dans les rencontres contemporaines et quels en sont les effets dans la clinique ? C’est ce que cet après-midi réunissant des collègues de l’ACF et du Kring mettra au travail en nous préparant à la prochaine journée de la NLS qui a pour titre « Les amours douloureuses ».

Céline Poblome-Aulit

Date et heure

Le ,

Lieu

Local de l’ACF Belgique
16 rue Defacqz
1000 Bruxelles

Autres informations

Renseignements : acfbelgique@gmail.com

Tarif

Entrée: 40€

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