Vers les J55 « Le comique dans la clinique »
L’homme, c’est le comique
Par Didier Mathey
« Homo sum : humani nihil a me alienum puto, « Je suis homme, et rien de ce qui touche un homme ne m’est étranger », Lacan, dans Le Séminaire livre xii Problèmes cruciaux, page 143, au décours de cette référence, dit que « l’homme, c’est le comique ». Le dramaturge Térence, au début de sa comédie jouée vers 163 avant Jésus-Christ, titrée L’Heautontimoruménos – mot grec signifiant « qui se châtie lui-même », et dont plus tard Baudelaire fera le titre d’un poème des Fleurs du mal –, met cette profession de foi dans la bouche du vieillard Chrémès (I, 1, v. 77), formule qui connut au fil des temps des fortunes diverses selon l’orientation théologico-philosophique qui guidait les auteurs. … »
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Le comique du Polichinelle
Par Marie-Bénédicte Auboussu
« Personnage de la Commedia dell’arte, Polichinelle est un valet grotesque et bouffon. Il s’inscrit plutôt dans le comique pulsionnel, comique de l’objet a[1]. Comme valet, Polichinelle sert le maître qu’il constitue comme tel selon la dialectique du maître et de l’esclave. Le valet est du côté des pulsions et des objets avec un effet comique souligné par Hegel : « il n’est pas de héros pour le valet de chambre »[2]. Sous le discours du maître et les semblants, se dévoile l’objet a. Toutefois, les valets de comédie, à la différence des esclaves, intriguent, trompent, se jouent des volontés du maître. Le valet de comédie est donc lui-aussi divisé, c’est « un coquin en lui-même duplice qui sert deux maîtres à la fois »[3] en écho à la définition du mot d’esprit par Freud… »
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[1] Miller J.-A., « Vicissitudes du valet », Ornicar ?, n°59, 2024, p.175.
[2] Hegel G.W.F., Phénoménologie de l’esprit,1807, cité par J.A. Miller in « Vicissitudes du valet », op. cit., p.169.
[3] Freud S., Le mot d’esprit et sa relation à l’inconscient, cité par J.A. Miller in « Vicissitudes du valet », op. cit., p.164.