Le symptôme érotomaniaque

Argument

Assurément, parler à un autre qui se rapporte à un savoir produit des effets d’amour ou de haine. La psychanalyse en fait le moteur de la cure, ce qui la rend suspecte au psychiatre qui veut les écarter, d’autant que l’érotomanie est une de ces versions dangereuses et pathologiques de l’amour. Stricto sensu, elle se définit par l’ »illusion délirante d’être aimé¹Ferdière G., L’Érotomanie. Illusion délirante d’être aimé, Paris, Dion, 1937.« . Gaëtan Gatien de Clérambault l’a édifiée en syndrome, en la distinguant formellement du délire de persécution. Lacan use de cette occurrence plutôt comme d’un symptôme, et cherche à spécifier la structure du transfert dans la psychose et son maniement. La dimension de la demande d’amour prend aussi un style érotomaniaque dans la cure des névrosés, particulièrement chez le sujet féminin au point que Jacques-Alain Miller fait du destin de l’érotomanie un enjeu majeur de la cure de ces derniers. Comment la concevoir à partir de Lacan ? Quelle est sa vérité ? La persécution est-elle une érotomanie ratée ? Comment la manier ? Quel peut être le destin de la demande insatiable d’amour ?

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  Ferdière G., L’Érotomanie. Illusion délirante d’être aimé, Paris, Dion, 1937.