De la structure autistique et des faux autistes

Argument

L’image de l’autisme est passée en quelques décennies d’une pathologie gravissime à une identité valorisante. La revendication de cette dernière, affirmée à tort ou à raison, connaît une croissance exponentielle. Or, en raison de l’imprécision de sa définition clinique, ce qui caractérise l’autisme apparaît aujourd’hui de plus en plus indécidable. Dégager ce qui constituerait le plus caractéristique de l’autisme devient une problématique incontournable.

La psychanalyse structurale permet d’appréhender l’autisme non comme une maladie mais comme une structure subjective originale qui persiste toute une existence. La rétention initiale des objets pulsionnels, notamment la voix et le regard, entraîne chez le sujet autiste une acquisition préférentiellement non sociale du langage.

C’est en mettant l’accent sur cette acquisition originale du langage et sur ses conséquences concernant l’affectivité et la cognition qu’il semble possible de proposer une épure de la structure subjective autistique. Elle permet à tout le moins de préciser pourquoi Einstein et Gould ne sont pas des autistes.