Corps et psychose. Quand le corps et le sujet sont disjoints

L’ACF en Voie Domitienne organise une matinée de travail avec Alexandre Stevens, psychanalyste, membre de l’ECF.

Argument

Dans le cadre du cycle de conférences « Institutions : un lieu pour un lien », le bureau de Nîmes-Avignon de l’ACF en Voie domitienne se penche cette année sur la question du rapport au corps du sujet psychotique.

« Le corps ne relève pas de l’être, mais de l’avoir »1Miller J.-A., « Biologie lacanienne et événement de corps », La Cause freudienne, n°44, 2000, p. 17., c’est ce qu’indique Jacques-Alain Miller en reprenant ce que Lacan a pu formuler à ce propos dès le Séminaire II jusqu’à son tout dernier enseignement.

Mais avoir un corps alors que le sujet ne le contrôle pas vraiment et que ce corps n’en fait souvent qu’à sa tête, ne peut que le faire « apparaître un peu étrange, sinon étranger au sujet »2Stevens A., « Effets corporels de la langue », Argument du congrès de la NLS 23-23 mai 2020.. D’autant que, liés aux manifestations produites par ce corps, apparaissent des traits singuliers de jouissance bien plus forts que le sujet, témoignant de la prégnance de l’investissement pulsionnel de l’objet a.

« Ce corps qui est séparé du sujet, l’est encore davantage dans la psychose où peuvent se rencontrer des phénomènes de disjonction ou de dissociation »3Ibid.. C’est ce que l’on observe dans la psychose dite schizophrénique où dans la perplexité face à un miroir, le sujet s’éprouve comme morcelé sans pouvoir faire la synthèse de son corps.

En 1967, Lacan dira que « Le psychotique a l’objet dans sa poche »4Lacan J., « Petit discours aux psychiatres de Sainte-Anne », Cercle d’études psychiatriques H. Ey, conférence inédite du 10 novembre 1967.. Cela fait référence à l’extraction de l’objet, à la localisation de la jouissance, au retour de la pulsion dans le réel, autant de notions qui sont fréquemment utilisées pour décrire ce qui intervient dans diverses formes de psychoses.

Dans son dernier enseignement, Lacan considère que ce qui lâche dans la psychose réside dans le défaut de ce qui donne consistance mentale au parlêtre, « mentale bien entendu » car son corps physique “fout le camp à tout instant.”5Lacan J., Le Séminaire, livre XXIII, Le sinthome, texte établi par J.-A. Miller, Seuil, 2005, p. 66. Avec la psychanalyse, c’est par une invention, en termes de suppléance, un sinthome, en tant qu’il fera tenir le corps, que le parlêtre par le biais du savoir y faire pourra cesser de buter sur une jouissance impossible à négativer.

Nous vous donnons rendez-vous samedi 30 novembre à l’hôpital de Montfavet, près d’Avignon pour une matinée de travail où Alexandre Stevens, psychiatre, psychanalyste à Bruxelles, membre de l’ECF sera notre invité. Cette matinée se présentera essentiellement sous la forme d’une conversation à partir de cas cliniques proposés par des professionnels (psychiatres, psychologues, éducateurs) travaillant en institution.

Le bureau de Nîmes-Avignon de l’ACF en Voie domitienne

  • 1
    Miller J.-A., « Biologie lacanienne et événement de corps », La Cause freudienne, n°44, 2000, p. 17.
  • 2
    Stevens A., « Effets corporels de la langue », Argument du congrès de la NLS 23-23 mai 2020.
  • 3
    Ibid.
  • 4
    Lacan J., « Petit discours aux psychiatres de Sainte-Anne », Cercle d’études psychiatriques H. Ey, conférence inédite du 10 novembre 1967.
  • 5
    Lacan J., Le Séminaire, livre XXIII, Le sinthome, texte établi par J.-A. Miller, Seuil, 2005, p. 66.

Date et heure

Le ,

Lieu

Centre Hospitalier de Montfavet
Avenue de la pinède
84000 Avignon

Autres informations

Renseignements : acfvd.nimes.avignon@gmail.com

Tarif

P.A.F.: 16 euros

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