Accès à la psychanalyse, n°16
ACF en Val de Loire-Bretagne
Présentation
Accès à la psychanalyse
N°17 — septembre 2025
L’objet, entre manque et jouissance.
De quelle façon la psychanalyse envisage-t-elle l’objet ? Quel rapport entretient-elle avec lui ?
Dès ses débuts, Freud note combien l’objet supposé satisfaire l’être parlant est d’emblée frappé d’un manque : cela en fait un objet toujours déjà perdu. Ce qui vient à la place rappelle la perte inaugurale tout en se faisant le lieu d’une jouissance… insatisfaisante.
Cette dysharmonie profonde, voire ce malaise, installe l’objet à une place essentielle de la subjectivité humaine. Aussi est-ce parce que l’être parlant fait l’expérience de ce manque fondamental qu’il va pouvoir s’affronter à la question du désir – l’objet perdu s’avère ainsi cause d’un désir, cause du désir.
Comment l’être parlant élabore-t-il sa propre réponse face à l’épreuve du manque ? La clinique de l’enfant est, à cet égard, particulièrement enseignante.
Une question se pose aujourd’hui : comment, dans ce monde saturé de gadgets prêts-à-combler qu’est notre modernité, la voie d’un désir peut-elle se frayer ?
Ce numéro d’Accès à la psychanalyse apporte quelques réponses qui rappellent la singularité contemporaine de l’approche analytique en la matière.
Points forts
Ce numéro met à l’honneur la dimension de l’objet en psychanalyse et dans notre modernité. Il contient :
- Une conversation avec Mazarine Pingeot, philosophe, qui revient sur la notion de manque aujourd’hui et en philosophie : les enjeux et problématiques que cela emporte
- Un retour à Freud et Lacan sur la question de la relation manque d’objet. Ce dernier est toujours déjà perdu : quelles implications dans la théorie et dans la pratique ? Autour de ce rapport au manque vivotent l’amour, le goût, l’avarice : qu’impliquent ces dimensions ?
- Quel est l’objet a, cette invention de Lacan ? Comment Lacan passe-t-il de l’objet-visée à l’objet-cause ? Quels effets cela a-t-il pour l’expérience analytique ?
- Un chapitre est consacré à la clinique de l’enfant : à la fois l’appui de l’enfant sur l’objet et l’objet qu’il constitue lui-même pour l’Autre – sa position fondamentale d’objet du discours, du malentendu et de l’Autre, dont il cherche à se départir a minima en se construisant sa place.
- Quels effets la saturation d’objet en tous genres a-t-elle sur la subjectivité d’une époque ? Comme le sujet fait-il avec le plus-de-jouir et les déchets de sa jouissance ? Comment la vie se trouve-t-elle prise dans ce sillage ?
SOMMAIRE
Liminaire, Romain Aubé
Le mot du délégué régional, Benoît Delarue
Manque d’objet
Le manque selon la philosophie d’aujourd’hui, conversation avec Mazarine Pingeot
Le goût du manque, Lisa Toullec
L’ombre de rien, Dora Zaouch
Dysharmonie dans le rapport à l’objet, Romain Aubé
L’objet de l’amour et l’(a)mur, Emmanuelle Borgnis Desbordes
Une affaire d’objet a
Les deux faces de l’objet, Christelle Sandras
Destins de l’objet perdu, Danièle Olive
L’obscur objet du désir, Laure Naveau
Un regard dans la scène traumatique, Alexandre Gouthière
Chiharu Shiota : faire exister « l’absence », Marjolaine Mollé
Subversion analytique et objet a, Isabelle Buillit
L’enfant : entre objet et sujet
Le petit Hans : sa phobie, ses objets, conversation avec Jean-Louis Gault
L’énigme et les fictions du petit Hans, Éric Zuliani
L’enfant, objet du malentendu, Sylvie Mothiron
L’enfant et sa réponse, Adeline Suanez
Métamorphoses adolescentes, Nathalie Morinière
Modes de jouir
La civilisation, c’est l’égout, Dominique Carpentier
La substance d’un plus-de-jouir, Laëtitia Belle
Je suis un junkie, Lennig Le Touzo
L’appel du gadget, Sarah Camous-Marquis
La vie est-elle un objet comme un autre ?, Caroline Doucet
Prix : 12 euros

