Réduction

Le 18 avril 2023, le CPCT-Paris organise via zoom, une soirée clinique avec comme invitée, Laure Naveau, psychanalyste, membre de l’ECF et de l’AMP.

Argument

Le traitement proposé au CPCT a une durée limitée. Il s’agit de ne pas se perdre dans « l’infinitisation »¹Miller J.-A., Effets thérapeutiques rapides en psychanalyse, Navarin, coll. Le Paon, 2005, p. 71.propre à l’enchainement signifiant. Rigueur autant que modestie s’imposent. Un traitement de 16 séances maximum est « une relation scandée »²Ibid..Des ponctuations sont nécessaires pour tenter d’extraire le fil d’une énonciation singulière.

Le consultant et le praticien se font « instruments »³Ibid., p. 70.– permettant au sujet de s’en saisir pour lire ce qui fait achoppement. Ainsi la psychanalyse appliquée à la thérapeutique opère. Avançons une hypothèse : provoquer un bien dire résulte d’une réductionsubjective. « La réduction subjective se place à un niveau au-delà de la rectification subjective »⁴Miller J.-A., L’Os d’une cure, Navarin, 2018, p. 27.pointe Jacques-Alain Miller. Quelle indication ! Un choix est nécessaire : lire le cas dans sa « logique », en la dégageant du « pathétique »⁵Ibid..

L’époque que nous traversons est propice au bavardage. Les parlêtres,pressés de trouver une raison à leur souffrance, peuvent s’égarer dans une parole tumultueuse qui coule à flots. Chercher à mieux dire ce qui tracasse, divise ou bouleverse : telle est l’orientation proposée par le CPCT.

La recherche de précision combat l’abrasement produit par les nominations généralistes qui voudraient ramener ce dont souffre le sujet à une catégorie, en ouvrant le chemin vers un dire singulier. La réduction subjective permet des déplacements minimes qui peuvent entraîner des changements importants et durables. Attrapant « un petit quelque chose »⁶Lacan, « Conférence de presse du docteur Jacques Lacan », précédant le VII^e congrès de l’EFP à Rome (1974), Lettres de l’École freudienne, n° 16, novembre 1975, p. 15, cité par L. Sokolowsky, « Éditorial », La Cause du désir, n°108.– souligne Lacan – dans le flux de paroles, le praticien au CPCT formalise une réduction, qui peut ouvrir la voie à une dimension thérapeutique. Les expériences cliniques en témoignent. Nous en entendrons quelques exemples.

• 1
  Miller J.-A., Effets thérapeutiques rapides en psychanalyse, Navarin, coll. Le Paon, 2005, p. 71.
• 2
  Ibid.
• 3
  Ibid., p. 70.
• 4
  Miller J.-A., L’Os d’une cure, Navarin, 2018, p. 27.
• 5
  Ibid.
• 6
  Lacan, « Conférence de presse du docteur Jacques Lacan », précédant le VII^e congrès de l’EFP à Rome (1974), Lettres de l’École freudienne, n° 16, novembre 1975, p. 15, cité par L. Sokolowsky, « Éditorial », La Cause du désir, n°108.